Marcq : "Cela ennuie que Charleroi en soit là"
Damien Marcq ne peut concevoir que le Sporting loupe les PO1 si près du but.
- Publié le 04-03-2017 à 11h49
- Mis à jour le 04-03-2017 à 17h58
Damien Marcq ne peut concevoir que le Sporting loupe les PO1 si près du but. "On doit finir le boulot." Cette phrase revenait avec insistance cette semaine dans la bouche des joueurs de Charleroi, qui ne sont qu’à un cheveu d’atteindre leur objectif : se qualifier pour les PO1. Avant la rencontre face à Courtrai, Damien Marcq se fait le porte-parole de ses équipiers.
Damien, comment abordez-vous ce match crucial ?
"Je pense qu’il faut l’aborder sereinement, vu notre situation. Il y a forcément un peu de pression mais quand on a passé 26 journées sur 28 dans le Top 6 , je pense que c’est clair qu’on mérite d’y être. On a toutes les cartes en main mais attention à l’excès de confiance. Dans l’absolu, je pense que notre saison est pour l’instant réussie. Il faut maintenant concrétiser."
Vous pensez que cela étonne que le Sporting en soit là ?
"Oui, cela étonne, cela ennuie, cela embête. Parce qu’on est Charleroi. On va dire qu’on se plaint mais je pense qu’on est un peu le vilain canard de la Pro League . On aime bien nous taper dessus. Cela fait partie du football, il y a toujours des clubs, des joueurs, qui sont un peu des cibles privilégiées. Nous, on fait simplement notre petit bonhomme de chemin en espérant embêter le plus longtemps possible…"
Le travail effectué n’est pas reconnu à sa juste valeur ?
"Je pense que dans la globalité, l’effectif n’est pas reconnu à sa juste valeur. Tant individuellement que collectivement. Certains disent qu’on a de la chance car on gagne souvent en fin de rencontre mais la chance, ça se provoque. Aller marquer 12 buts dans les derniers instants, ce n’est pas de la chance, c’est un état d’esprit."
Ne pas atteindre ces PO1 serait une faute professionnelle ?
"Oui, parce que ce n’est pas concevable de se dire qu’on n’y sera pas. On y a été il y a deux ans. L’an passé, on les a loupés de peu à cause de points perdus face à des équipes comme Saint-Trond ou Westerlo. Cette saison, on a prouvé qu’on était capable de battre ces équipes même en jouant moyennement bien. Donc oui, ça serait une faute professionnelle de ne pas y être mais j’ai envie d’y croire : le boulot sera fait."
Vous avez envie de faire la fête ?
"On a surtout envie d’être récompensés collectivement de tout le travail fourni car nous sommes une équipe qui court beaucoup, qui fait beaucoup d’efforts défensifs. On l’a vu à Genk il y a quinze jours : nos attaquants ont passé le match à défendre sur les latéraux et n’ont pris aucun plaisir. C’est aussi pour cela aussi qu’on mérite d’être récompensés et de participer aux PO1 ."
Qu’est-ce que cela représente pour vous ces PO1 ?
"C’est un peu comme passer un examen. On entre dans la cour des grands. Et nous adorons ça, jouer les gros matches, face à des équipes qui ouvrent le jeu, qui jouent au foot… et qui laissent des espaces dans leur dos."
Le vrai objectif de Charleroi, c’est l’Europe ?
"Bien sûr. Si on accroche les PO1 , on aura l’ambition d’aller chercher une place européenne. Et vu nos résultats contre les grands cette saison, on se dit qu’on a une carte à jouer pour accrocher un billet encore plus intéressant qu’il y a deux ans…"
"Ma meilleure saison ici"
Régulier. Ce qualificatif est sans doute celui qui définit le mieux la phase classique de Damien Marcq, qui fait figure d’indéboulonnable dans le milieu du jeu zébrédepuis plusieurs mois.
"Je suis content", avoue-t-il. "Je pense que c’est ma meilleure saison depuis que je suis à Charleroi. Dans le passé, j’avais enchaîné le bon et le moins bon mais ici, j’arrive à rester dans le bon (sourire)." Et il a ajouté des statistiques intéressantes, puisqu’il a marqué deux buts (dont un en Coupe) et délivré deux assists. " C’est bien, mais on est jamais satisfait à 100 % et j’aimerais participer un peu plus aux phases offensives", indique-t-il. "Mais cela s’apprend. J’ai été coltiné à un rôle de médian défensif durant longtemps et je dois encore améliorer certaines choses, comme les infiltrations depuis la deuxième ligne, pour devenir un joueur plus complet."
Qui attire les convoitises… "J’en ai déjà parlé plusieurs fois : je suis à un moment charnière de ma carrière, à 28 ans. Je viens de prolonger pour quatre ans et je ne suis pas fermé à l’idée de rester à Charleroi la saison prochaine. Mais une marche un peu plus haute pourrait m’intéresser."
Sans que cela ne le perturbe. "Pour l’instant, tout ce qui m’importe, c’est aller chercher les PO1 . J’y ai goûté il y a deux ans et j’ai envie de revivre ce genre de moments. Ce sera peut-être aussi une manière pour moi de savoir si je suis capable d’enchaîner les bonnes performances à un haut niveau. Mais je le répète : dans ma tête, il n’y a rien de défini. Je n’ai pas d’attentes ni d’envies particulières."
"Vormer méritait 100 fois le Soulier d’or "
S’il y a bien un joueur du championnat de Belgique que Damien Marcq tient en haute estime, c’est Vormer. "Il méritait le Soulier d’or et je reste déçu qu’il ne l’ait pas reçu. Pour moi, c’est le meilleur joueur du championnat. Quand on voit le match qu’il a sorti au poste de back droit, contre Zulte Waregem, alors que c’est une position où il faut une formation spéciale, c’est exceptionnel. Il a peut-être rendu ce jour-là la meilleure copie de la saison." À l’étranger, le Français est sous le charme d’un… Belge : Nainggolan. "Il a tout ce que j’aime. C’est le médian moderne qui sait marquer, défendre et tacler."
"La grossesse ? Moi, je ne sens rien…"
La naissance du premier enfant de Damien Marcq et de sa compagne, Emilie, est prévue pour avril. "Je vis mieux la grossesse qu’elle", avoue le médian. "Je la vois souffrir et je me dis que ça doit être tout sauf agréable. Elle a un petit gabarit et le bébé prend de la place. Donc j’ai envie que cela se termine… pour elle." Lui n’arrive pas encore à se projeter dans le rôle de père. "Car je ne sens rien", sourit-il. "Mais je suis sûr que ça va aller. J’adore passer du temps avec mon neveu et ma filleule mais je n’ai que les bons côtés : la sieste, les balades… Pas les cacas et les réveils en pleine nuit. (rires)."
"J’ai failli mettre le feu à la maison, mes parents ont cru que j’étais pyromane"
Depuis tout petit, Damien Marcq rêve d’être… pompier. "Quand j’étais jeune, je jouais toujours avec le feu. Mes parents ont d’ailleurs longtemps cru que j’étais pyromane. Dès que je voyais un briquet ou des allumettes, il fallait que je vois la flamme. J’ai de temps en temps failli mettre le feu à la maison et ma maman me surveillait de près", sourit-il. "Toute mon adolescence, je voulais intégrer l’école des pompiers de Paris. J’ai finalement choisi le foot et cela ne s’est pas fait. Mener une belle carrière de pompier m’aurait plu."
"J’ai des jambières personnalisées Scooby-Doo"
Damien Marcq a un surnom particulier : Doobi. "Mais il n’y a plus que deux ou trois de mes équipiers, comme Pollet, Tainmont ou Willems qui m’appellent parfois comme cela. C’était surtout un surnom que m’ont donné mes potes d’école car j’étais fan de Scooby-Doo. D’ailleurs, j’ai des images de Scooby-Doo et Sammy, à qui on m’a parfois dit que je ressemblais, sur mes protège-tibias personnalisés. (rires)"